Au comptoir (Libre)

Alice se trouvait devant la porte close du café. Elle sortit une petite clé en fer et l'introduit dans la serrure. Elle poussa difficilement sur la porte, qui finit par céder et s'ouvrir en un grincement à donner froid dans le dos. La jeune femme entra, et prise d'une quinte de toux, ouvrit une fenêtre le plus rapidement possible. L'air de la petite boutique, remplie de poussière, était irrespirable. Elle regarda d'un oeil critique toute l'étendue de son travail : les rideaux étaient rongés par les mites, les placards en lambeaux, les tables et chaises couvertes de trois centimètres de poussière, le sol sale, et même le tiroir-caisse ne semblait pas dater de vingt-cinq ans. C'était bien pire que ce qu'elle avait imaginé... Cela faisait plus d'une trentaine d'années que personne n'était rentré dans le petit Café de Grovenpike, mais Alice avait bien l'intention de lui rendre sa popularité...
Elle commença par balayer et nettoyer le sol à l'eau. Après une petite heure de récurage, elle s'attaqua aux fenêtres : elle lava les vitres et arracha les rideaux, qu'elle remplaça par d'autres, beaucoup plus gais. Ensuite, elle appela le menuisier chargé de lui construire des placards ; en attendant que sa livraison arrive, elle alla acheter un nouveau tiroir-caisse à la ville la plus proche. Lorsqu'elle revint, il ne s'écoula pas plus de cinq minutes jusqu'à ce que le menuisier arrive. Il l'aida à monter ses placards au-dessus des comptoirs. Après l'avoir payé, Alice commença à dépoussiérer les meubles. Elle mit ensuite ses nouvelles nappes. Et, enfin, elle remplit ses nouveaux placards de commissions.
Alice avait travaillé sans relâche pendant plus de cinq heures d'affilée. Elle s'assit sur un petit fauteuil du coin "Thé" et soupira. C'était absolument parfait... Cependant, elle se rendit compte qu'elle avait oublié quelque chose. Elle prit alors une feuille, un stylo, et écrit :

Tarifs :
Café : 10 Pièces
Bière : 15 Pièces (interdit aux étudiants)
Eau plate : 2 Pièces
Eau pétillante : 5 Pièces
Soda (Coca, Fanta,...) : 10 Pièces
Jus (orange, pomme,...) : 10 Pièces
Thé : 15 Pièces
Vin : 40 Pièces (interdit aux étudiants)
Alcools (vodka, rhum,...) : 30 Pièces (interdit aux étudiants)

Elle placarda cela sur le comptoir, puis reprit sa plume et écrit quelque chose. Elle déposa son stylo lorsqu'elle eut terminé, puis mit son petit papier sur la porte, de façon bien visible. On pouvait y lire : RECHERCHE SERVEUR COMPÉTENT. ÂGÉ MINIMUM 15 ANS.
Alice savait qu'il manquait encore des vendeurs dans les autres boutiques du village, mais elle pouvait toujours passer l'annonce...

Holly était de passage en ville dans le but de s'acheter une robe de bal.
Après avoir parcourus des dizaines de ruelles, son attention fut attirée par un charmant petit café.
Elle y entra donc dans l'espoir de se réchauffer mes mains autour d'une bonne tasse de thé chaud.
Sitôt eut-elle passé le seuil de l'estaminet, elle fut accueillie par une charmante jeune femme qui lui fit un large sourire bienveillant.


Holly lui demanda si elle avait encore du thé vert, et, au moment de payer, elle vit une annonce sur le comptoir:

Alice était exténuée. Personne n'était encore venu dans son petit café ! Cela faisait pourtant près de deux heures qu'elle avait ouvert, et toujours personne à l'horizon... Elle se reprit. C'était normal ! Dans ce petit bled paumé au fin fond de l'Irlande du Nord, il y avait beaucoup moins de personnes et d'habitants qu'à Los Angeles ! Et puis, il fallait attendre...
La cloche tinta enfin. Une jolie étudiante arriva discrètement, et commanda un thé vert. Alice se fit un plaisir de la servir, puis commença à bavarder tranquillement. Aussitôt qu'elle s'assit pour faire plus ample connaissance, plusieurs personnes entrèrent dans son petit café. Avec regret, Alice quitta son interlocutrice et alla prendre la commande de ses nouveaux clients. Si seulement son nouvel employé était là ! Mais il devait travailler...
Holly leva un bras timide et demanda l'addition. La gérante s'avança et lui dit d'une voix douce :
L'élève de l'Internat ne l'entendit sûrement pas, car elle montra l'annonce sur son comptoir du doigt, et lui fit :

-Excusez-moi. J'aimerais postuler pour ce poste.

Alice sourit. Elle lui répondit avec gentillesse :
Elle ne voulait pas dégoûter son employée, car elle voulait absolument avoir quelqu'un d'autre à ses côtés. Mais, c'étaient les règles...

A l'écoute des conditions, Holly se retrouva devant un dilemme: Voilà, elle était déjà la gérante de la librairie: "Le livre d'or". Or, il était bien spécifié dans le règlement que l'on ne pouvait avoir 2 jobs étudiants.
Elle demanda donc à la gérante si elle pouvait lui réserver cette place au sein de son café, le temps qu'elle aille se renseigner auprès de la directrice.
Après maintes négociations, Holly revint, près de 2 heures plus tard, le sourire aux lèvres.

-Je me suis entretenue avec Madame Hopiness. Elle est d'accord!

Dave se figea, renversant par ailleurs le café noir brûlant sur la table d'un couple de vieux, qui rouspétèrent silencieusement. Il n'en avait pourtant que faire. Cette voix... Cette voix mélodieuse ne pouvait appartenir qu'à une seule personne. Une personne qui, d'ailleurs, lui faisait beaucoup d'effet... Il servit rapidement les vieillards et s'excusa en essuyant rapidement leur table, puis se retourna vivement.
Elle était bien là, elle, ses joues rosies par le froid mordant qui régnait dehors. Elle avait changé ses vêtements de l'Internat, et avait revêtu une chemise blanche, ainsi qu'une jupe droite noire. Elle allait donc travailler comme serveuse, avec lui.
Dave la regarda, un petit sourire aux lèvres, et s'approcha d'elle en lui disant :

-Holly ! Comme je suis heureux de te voir !

Attendant la réponse de sa futur patronne, Holly regarda autour d'elle. Oui. Elle sentait qu'elle se plairait bien dans ce petit café de campagne.

La future serveuse se retourna, faisant maintenant face à son interlocuteur. En rentrant, elle n'avait pris la peine de regarder autour d'elle, trop pressée qu'elle était de faire part de la nouvelle à Alice. Elle n'avait donc pas aperçu son collègue qui servait un couple de seniors à l'autre bout de la pièce.
Dave était là, avec son petit sourire à croquer. Il s'approcha d'elle et se posta devant la jeune fille.

-Dave? Moi aussi! C'est donc toi, mon nouveau collègue? Quel plaisir cela va être de travailler avec toi!

Il lui sourit, heureux. Lui aussi était content ! Comme il était heureux, il se sentait même extrêmement bien en la présence d'Holly... Il la regarda, son petit sourire charmeur affiché au bout de ses lèvres. Elle était parfaite. Ses yeux d'un turquoise pur brillaient de tous feux. Son visage parfait et doux était le plus beau du monde. Sa bouche parfaitement dessinée donnait envie de la croquer à pleines dents... mais il ne pouvait pas, évidemment. Cette jeune fille était sûrement en couple et, d'ailleurs, était plus jeune que lui. Il préféra donc lui dire, de sa voix enjôleuse :

Il faudrait qu'on se voit, en dehors des cours et des heures de travail. Tu ne crois pas ?

Il la regarda, attendant sa réponse, et retira les petites taches qui restaient encore sur son tablier.

Holly et Dave étaient maintenant face à face, à moins de 30 cm l'un de l'autre. Alice s'était éclipsée discrètement, alors que le couple de seniors avait mystérieusement disparu. Ils étaient de ce fait, tout seuls dans la pièce.
La nuit tombant, la lumière se fit plus tamisée. Dans la pénombre, il semblait encore plus beau, encore plus mystérieux.
Son regard d'un brun intense semblait être toujours à l'affût du moindre geste de la jeune fille. Encore une fois, ses yeux bruns croisèrent ceux d'Holly, et il la regarda, comme s'il essayait de lire en elle...

-Oui! Mais... Je n'ai pas beaucoup de temps pour moi. Mais je peux essayer de mettre de l'ordre dans mon agenda. Quand est-ce que cela t'arrangerait?

*N'importe quand. Du moment que je suis avec toi*, pensa-t-il avec mélancolie. Il préféra cependant sourire et dire de sa douce voix :

En dehors des heures de cours et du travail ici, je n'ai rien. C'est toi qui as plus de boulot que moi, je n'ai pas à décider pour toi.

La gérante n'était plus là. Le couple de vieux non plus. Ils étaient seuls, tous deux appuyés sur le comptoir, à attendre que l'autre parle. Mais il ne savait que dire. Ses mots n'arrivaient pas à sortir de ses lèvres. Il proposa alors, avec hésitation :
Il attendit patiemment sa réponse, fixant ses yeux turquoise brillant dans la pénombre du Café.

On pourrait se voir dans la cour intérieure ? C'est beau, c'est aéré, et puis on ne devra pas s'éloigner de l'Internat...

Holly était sur son petit nuage. Le roi de l'internat s’intéressait à elle! Ayant repris confiance en elle, la jeune femme répondit de sa voix la plus douce possible.

- Oui! C'est l'endroit parfait! Demain, ça t'arrangerait? Après notre service au café?

Il sourit. Elle semblait heureuse, très heureuse, même. Il la regarda, plongé dans le bleu turquoise de ses yeux, lui rappelant ainsi l'océan de calme et de bonheur dont il avait toujours rêvé... Il la regarda, un sourire béat affiché sur ses lèvres brûlantes, et lui demanda :

Il croisa ses bras, s'adossant au bar. Il voulait qu'elle lui réponde "oui". Mais ce n'était sûrement pas possible...

Elle voulait voulait lui répondre quelque chose d'autre qu'un simple: Oui, mais elle en fut incapable, ses lèvres refusant obstinément de lui obéir. Il avait sur elle une influence que personne d'autre n'avait jamais eu. Difficilement, Holly articula donc son simple:


Puis, elle ajouta:

Il n'entendit même pas sa question. Il se contentait de la regarder, un sourire aux lèvres. Pourquoi donc ? Il n'en savait rien. C'était ainsi, il ne pouvait pas s'empêcher de fixer ses yeux turquoise et brillants, ses lèvres rosées et son visage parfait. Passant une main dans ses cheveux, déjà assez ébouriffés, mais sûrement pas assez à son goût, il avait une étrange impression...
Il semblait comprendre tout ce qu'elle ressentait. Il avait l'impression de lire dans ses pensées, de savoir ses émotions.
Il n'attendit pas même la réponse à sa demande. Il la prit juste par la main, et lui dit :

Eh bien, oui. D'accord. On se voit là-bas.

Sur ce, il s'avança vers la porte. Il s'arrêta sur le seuil, se retourna, puis s'avança vers Holly et lui posa un doux baiser sur le front.
Ensuite, il sortit, dans le froid hivernal. Mais il ne sentait pas le vent glacial. Lui-même était assez réchauffé par l'émotion et toutes ces sensations qui émanaient de lui.

(HRP : Voilà ! Tu peux vite faire un dernier post ici, mais tu pourras commencer notre rp dans la cour intérieure ? =° Merci )

Il était sur le point de sortir dans le froid glacial du dehors quand il tourna les talons et revint vers Holly.
Il s'approcha d'elle, pris sa taille entre ses paumes de mains réconfortantes et lui déposa du bout des lèvres un baiser sur son front.
Elle ne fit mine de bouger ni de se dégager. Tout les gestes de l’Apollon respiraient la douceur et le romantisme. Qu'est-ce qu'elle était bien à ses côtés!

Sur ce, il lui tourna le dos, et passa le seuil de la porte, en prenant bien soin de la refermer derrière lui.
Par la vitrine donnant sur la rue, la belle jeune fille l'observa s'éloigner, de son pas rapide et rapproché. En un instant, il avait quitté son champ de vision. Elle accourut à la fenêtre, pour essayer de l’apercevoir une dernière fois, mais il était déjà loin, sa silhouette s'étant fondue dans le brouillard du soir...